Au Fil de l'Art Mémoire

Encre de Chine

50 x 40 cm

Clef de lecture

Au commencement était le corps instrument dansant sur les traces des animaux une écriture en mouvement. Puis vînt la musique, celle d’avant la parole, celle d’avant l’outil. Au début, il y avait le silence de l’harmonie, pas de bruits non, aucun bruit. Pas de cri musical dans l’évolution conduisant au point d’orgue de la vie.
Ce tableau illustre l’interdépendance des formes d’Art. Nulle frontière ne doit cloisonner les différents processus créatifs. Parce que l’ensemble des Arts coule d’un même versant esthétique de l’expression, du langage lato sensu, chacun doit manifester dans sa composante (en forme et/ou en substance), la présence de tous les autres côtoyés, indice de leur vérité d’être. Ainsi l’écriture doit danser sur ses propres rythmes en harmonie ave ceux de l’univers, créer sa propre musique qu’elle compose à la palette du lexique. Les mots, comme les notes, possèdent une couleur que l’artiste met en valeur. Le dessin quant à lui, s’attache à écrire le mouvement au sein de compositions rythmées sur lesquelles le pinceau, au diapason, a virevolté. La danse doit dire par gestes, raconter des tableaux, faire du corps un théâtre à la manière de Pietragalla. La musique chorégraphie ses mots, colore les partitions soufflées par la gamme du monde… . Cela rejoint ce que Scot Erigène évoque au sujet de la Beauté de la Création :  » …une harmonie dont les voix écoutées isolément, ne disent rien, mais fondues en un unique concert émettent une naturelle douceur.  » (Umberto Eco, Histoire de la Beauté).