Toile d'affamée
Encre de Chine
50 x 40 cm
Clef de lecture
Entre deux figuiers, une toile a été tissée. Quelques perles de rosée y dessinent l’abdomen d’une femme, avec le nombril pour centre du réseau de soies.
Là aussi, plusieurs niveaux de lecture font jour, suivant le pchat, réméz, drach et sod dont l’anagramme, en hébreu, donne pardès, le paradis ou jardin du sens.
Un premier niveau concerne le sens littéral : simple description à relier au titre.
Le second, allusif, réfère au jeu sur le mot toile, et requiert la clef suivante :
Les études concernant l’araignée Octonoba Sybotides ont permis de mettre en évidence un lien entre la façon d’agencer la toile et le » degré de faim » de l’animal. Ainsi, une construction des fils en spirale améliore la sensibilité de la toile et permet de détecter le plus petit insecte qui s’y prend. Par contre, des fils droits et alignés ne transmettent les vibrations que de grosses proies.
Le niveau suivant fait appel au sens symbolique (et là, je dévie du drach, interprétation créatrice) :
Selon de nombreuses traditions, l’origine du monde part de son nombril, de l’ » omphalos « . Par exemple, le lotus de l’univers manifesté germe du nombril de Vishnu. A Delphes, l’omphalos se situe sur la tombe du serpent python tué par Apollon. Ce nombril permet à l’homme de communiquer avec les forces primordiales. Point de retour ouvert sur l’origine, il est, dans la tradition védique, le centre où se dissolvent l’espace et le temps.
Quant au figuier, en Egypte, il revêt un sens initiatique. C’est également sous un pipal que Bouddha reçut l’illumination. De fait, le figuier devient son symbole, en même temps que celui de l’immortalité et de la connaissance supérieure. On le trouve souvent associé, avec le serpent, à des rites de fécondation, comme chez les indo-méditerranéens par exemple, ou encore chez certains peuples d’Afrique Noire. Romulus et Remus seraient nés sous un figuier.
Enfin le quatrième niveau, où je reviens au sod, : le secret… chuuut…