Parce que, justement, l’homme a fait de l’évolution une forme de dégénérescence. Parce qu’il est  » l’animal qui a trahi  » selon la formule de Cioran. Sur un papier marbré rappelant l’art de la statuaire, un buste antique d’homme, vraisemblablement émasculé, s’inscrit au sein d’un repère orthonormé. L’abscisse et l’ordonnée portent les mots grecs cosmos et chronos dont les lettres se déroulent à l’envers. Le tableau s’offre en variation picturale de l’étymologie du mot péché, soit : écart par rapport à la cible, écart figuré par le bois courbe (thème kantien) de la matière et du temps. Il correspond donc à l’écart spacio-temporel dans lequel l’homme et le monde ont été ciselés afin de réaliser l’idée que Dieu a de son royaume éternel et indissocié matière-énergie. L’envers des lettres symbolise l’état de déviance dans lequel l’homme-femme évolue par rapport au point originel et évoque la nécessité d’une lecture à rebours permettant le réveil de la mémoire universelle.